20 FIGURES DE STYLE

FORMULE INTRODUCTIVE.
Pourquoi
dit-on que tel texte 📰 est bien écrit ? C’est parce que, parmi
plusieurs autres raisons, les écrivains expriment leurs pensées 💭 avec
beaucoup d’adresse. Ils séduisent par des mots de tous les jours mais
qui en disent long, pour un esprit éclairé qui en lit l’énoncé. Ce sont
justement tous ces savants procédés, ces sous-entendus, ces tournures
rhétoriques ou esthétiques qu’on appelle ”figures de style”.
L’expression
« je t’aime » par exemple est devenue si familière qu’un amoureux lui
préfère de loin la phrase suivante qu’il débite devant sa bien-aimée en
ces termes : « si tu étais une étoile 🌟, je passerais des nuits 🌃
entières à sautiller 🏃 pour te cueillir du ciel 🎁 et te planter 🌱
dans le jardin de mon coeur ♥! ». Mdr ! 😂.
Toutefois, il en
existe tellement que, dans ma publication, je ne propose que les plus
fréquemment employées dans les textes littéraires (vingt en particulier)
que je regroupe autour de sept catégories.
I. LES FIGURES D’ANALOGIE.
C’est l’ensemble des figures qui établissent une relation de ressemblance entre deux ou plusieurs faits, objets, personnes…
1. La comparaison.
Exemple : Balla Gaye est fort comme le lion.
La
comparaison créé un lien (d’égalité, de supériorité ou d’infériorité)
entre un comparé (ce qu’on compare) et un comparant (ce à quoi on le
compare) par le moyen d’un comparatif (outil grammatical de
comparaison).
2. La métaphore.
Exemple : Balla Gaye est un vrai lion.
La métaphore est à peu près pareille à la comparaison, à la seule différence qu’elle se passe du comparatif.
3. La personnification.
Exemple : les pieds de la table étaient handicapés.
C’est
le fait d’attribuer des qualificatifs humains (la parole, le physique,
l’état d’esprit…) à des êtres animés (animaux, végétaux) ou inanimés
(choses, objets, idée…)
II. LES FIGURES DE SUBSTITUTION.
C’est
l’ensemble des ”termes savants” utilisés pour remplacer une
désignation par une autre, afin de rendre l’idée plus suggestive. 
1. La métonymie.
Exemple : ce rasta passe tout le temps à fumer de l’herbe.
La
métonymie désigne un objet ou une idée par un autre avec qui elle
entretient un rapport de voisinage (le contenu pour son contenant ; la
cause pour son effet ; le tout pour sa partie ; le lieu pour l’activité
exercée… ou vice-versa).
2. La synecdoque.
Exemple : ce pauvre homme dort sous ce toit.
Elle
ne se distingue pas tellement de la métonymie, à la différence qu’elle
assigne à un mot un sens plus large (ou plus restreint) qu’il ne
comporte habituellement. 
3. La périphrase.
Exemple : le lion de Guédiawaye (= Balla Gaye).
La périphrase tourne autour du mot au lieu de le désigner nommément de façon populaire ou poétique. 
III. LES FIGURES D’OPPOSITION.
Ce sont figures qui établissent un rapport d’opposition entre au moins deux idées. 
1. Le chiasme.
Exemple : « Le chien du roi est le roi des chiens » (Toundi – Oyono).
Il
s’agit d’un jeu de construction de mots disposés en croix
(verticalement) ou comme des rimes embrassées (horizontalement) et qui
offre de surprenants effets de sens. 
2. L’oxymore.
Exemple : « hâtez-vous lentement » (Boileau).
C’est l’association (plus étroite) de deux mots antonymiques (de sens contraire) pour renforcer une idée.
3. L’antithèse.
Exemple
: « je n’ai jamais vu un enfant sans penser qu’il deviendrait
vieillard, ni un berceau sans songer à une tombe » (Flaubert).
Ici, l’idée d’arrivée s’oppose à l’idée de départ de l’énoncé.
IV. LES FIGURES D’ATTÉNUATION.
Ce
sont les figures qui servent à amoindrir l’effet brutal, choquant que
pourrait provoquer une nouvelle ou une opinion blessante.
1. L’euphémisme.
Exemple : il est parti pour ne plus revenir (= il est mort).
C’est une figure qui consiste à rendre l’idée émise moins brutale par le choix de termes très appropriés. 
2. L’ironie.
Exemple : ce plat est trop pimenté ; les invités vont adorer…
C’est
une figure qui dit exactement le contraire de ce qu’on pense ; bien
souvent, elle provoque le rire mais elle peut prendre quelquefois des
proportions plus sérieuses.
3. La litote.
Exemple : viens suivre ce film ; il n’est pas mauvais.
Elle fonctionne comme l’ironie, à part qu’elle s’associe toujours d’une négation.
V. LES FIGURES D’EXAGÉRATION.
C’est l’ensemble des figures qui amplifient l’idée émise au point de lui donner des proportions à la limite démesurées. 
1. L’hyperbole.
Exemple : à la fin du discours du politicien, il y eut un tonnerre d’applaudissements.
L’énoncé exagère l’idée pour rendre celle-ci subjectivement plus imposante.
2. La gradation ascendante.
Exemple : va, cours, vole et nous venge ! (Don Diègue – Corneille)
C’est une figure dont les énoncés successifs gagnent en puissance (hauteur, grandeur, poids, vitesse…)
3. La gradation descendante.
Exemple : « Je me meurs, je suis mort, je suis enterré » (Harpagon – Molière).
C’est une figure dont les énoncés successifs perdent en puissance.
VI. LES FIGURES DE RÉPÉTITION.
C’est
l’ensemble des figures qui reprennent une idée de différentes façons
afin d’en tirer de surprenants effets loin d’être fautifs. 
1. L’anaphore.
Exemple :
« Je me rappelle
Je me rappelle les signares à l’ombre verte des vérandas […]
Je me rappelle les fastes du couchant […]
Je me rappelle les festins funèbres […]
Je me rappelle les voix païennes […]
Je me rappelle la danse des filles nubiles […]
Je me rappelle, je me rappelle… »
(Senghor).
C’est la répétition d’un même mot ou d’une même expression à chaque début de vers ou de phrase. 
2. L’épiphore.
Exemple : « Et toujours ce parfum de foin coupé qui venait de Bérénice, qui résumait Bérénice, qui le pénétrait de Bérénice ».
(Aragon).
C’est la répétition d’un même mot ou d’une même expression à chaque fin de vers ou de phrase.
3. La redondance.
Exemple : il était seul, orphelin.
C’est une formule répétitive en deuxième lieu qui renforce l’idée émise en premier lieu. 
VII. LES FIGURES DE SONORITÉ.
C’est
l’ensemble des figures dont l’idée émise dans l’énoncé est davantage
suggérée par la récurrence d’un même son qui imite ou restitue un bruit,
un cri… 
1. L’assonance.
Exemple :
« Un pauvre bûcheron tout couvert de ramée,
Sous le faix du fagot aussi bien que des ans
Gémissait et, courbé, marchait à pas pesants,
Et tâchait de gagner sa chaumine enfumée ».
(La mort et le bûcheron – La Fontaine).
[ã] : gémissements.
.
C’est une figure dont l’énoncé contient la répétition suggestive d’un même son vocalique (d’une même voyelle).
2. L’allitération.
Exemple :
« Pour qui sont ces serpents qui sifflent sur vos têtes »
(Oreste – Racine).
[s] : cris du serpent.
C’est une figure dont l’énoncé contient la répétition suggestive d’un même son consonantique (d’une même consonne).