Aujourd’hui nous nous intéressons à la définition des termes.
ABSOLU:
Étymologie: latin absolutus, ”séparé” ou ”achevé”.
Sens ordinaire: caractérise, dans des expressions comme ”pouvoir absolu”, ”amour absolu”, une réalité portée à son plus haut degré et ne comportant aucune restriction.
Métaphysique: désigne un ordre de réalité parfait, auto-suffisant, ne dépendant de rien d’autre que de soi.
ABSTRACTION:
Étymologie:
Latin abstractio, de abstrahere qui veut dire TIRER, ENLEVER.
Sens ordinaire:
Idée éloignée de la réalité, chimère.
En philosophie:
1- action de l’esprit consistant à isoler un élément (une propriété, une relation…) d’une représentation (de personne, de chose…) Ou d’une notion.
2- résultat de cette action (ex: la blancheur ou la dureté en général sont des abstractions).
Les mots abstraction, abstrait sont souvent employés de façon péjorative, comme synonyme de vague, invérifiable, sans rapport avec la réalité. L’usage philosophique coïncide en revanche avec le sens propre du mot abstraction. Constitutive de la pensée et du langage, l’action d’abstraire, loin d’être sans rapport avec le concret, consiste au contraire à en considérer les différentes composantes : c’est l’opération de l’esprit qui permet, en les traitant séparément, de donner aux qualités des choses et des personnes, aux relations qui unissent à la fois une existence stable et un nom.
ABSURDE:
Étymologie:
Latin absurdus qui discordant, de ”surdus”, sourd.
Sens ordinaire:
Contraire au sens commun.
Philosophie et littérature:
Ce qui n’a pas de sens. Selon l’existentialisme, le monde est absurde, puisqu’il n’a pas de sens; on parle aussi de ”littérature” ou de ”théâtre de l’absurde” pour désigner des oeuvres qui illustrent ce thème. C’est au XIXe siècle, avec SCHOPENHAUER, que le thème de l’absurde fait son entrée sur la scène philosophique. Pour Schaupenhauer, la vie est absurde car elle n’a pas d’autre raison d’être que celle d’un ”vouloir-vivre” aveugle et sans but.
ALIÉNATION:
Étymologie:
Latin ”alienus” qui veux dire étranger, de ”alius”, autre.
En Droit:
C’est la vente ou cession d’un bien ou d’un droit ; c’est en ce sens que Rousseau, dans ”Du contrat social”, parle de l’aliénation de la liberté naturelle en échange d’une liberté civile.
En Psychologie:
C’est l’état de celui qui ne s’appartient plus et présente des troubles mentaux tels qu’il ne peut être tenu pour responsable de ses actes.
En son sens large et philosophique:
C’est un processus non conscient par lequel un individu est dépossédé de ce qui le constitue au profit d’un autre, qui l’asservit.
Âme:
Étymologie:
Du Grec ”anemos”, signifie air, souffle ; Latin ”anima”, signifie vie, âme (principe vital) et ”animus”, esprit, âme (siège de la pensée).
En Biologie: c’est le principe de vie, de croissance et de mouvement, principe organisateur du vivant.
En Psychologie:
C’est le principe ou l’organe de la pensée.
Dans la Religion:
C’est le principe spirituel, immatériel et éternel, de l’homme et, dans certaines religions, de tous les êtres vivants.
En son Sens dérivé:
C’est l’esprit qui anime quelque chose, au point de lui donner le pouvoir d’exprimer la pensée, les sentiments, etc., ou de le faire ressembler à un être vivant .
CATHARSIS :
Du grec “catharsis” qui veut dire purification, évacuation ou purgation.
– En philosophie : chez Aristote, c’est la purification des passions opérées par l’art, et plus spécialement par la tragédie, chez le spectateur.
– En psychanalyse : c’est la méthode curative consistant a libérer le patient d’un complexe refoulé en l’amenant a une formulation dans le domaine conscient.
CERTITUDE :
Un mot venu du latin “certitudo”, de “certus” qui veut dire assurer.
– Dans son sens ordinaire : c’est l’état d’esprit de ce qui est assuré de détenir une vérité.
– En philosophie : c’est l’assurance intellectuelle ou morale fondée sur les conclusions d’une démonstration, sur l’expérience, sur une évidence ou sur une très grande probabilité.
Si la certitude tire sa force de la vérité, elle ne se confond pas totalement avec elle. La certitude réside en effet dans la double assurance que l’on détient a la fois la vérité et les critères qui nous garantissent qu’il s’agit bien de la vérité. Son caractère subjectif la rapproche de la conviction : mais a celle-ci manquent précisément les critères qui en fonderaient a coup sûr la vérité. On ne peut que persuader autrui de partager une conviction. La certitude au contraire interdit en principe le doute. Toutefois a cote de la certitude de ce premier type, Descartes par exemple admet la possibilité de la certitude “morale”, qui porte sur «des choses dont nous n’avons point coutume de douter touchant la conduite de la vie, bien que nous sachions qu’il se peut faire, absolument parlant, qu’elles soient fausses.» ( Principes de la philosophie, 205). Ce sens se rapproche d’un usage courant du terme, qui distingue assez peu la certitude de la conviction, comme lorsqu’on dit avoir “la certitude que telle personne viendra demain.”
Termes voisins : conviction, vérité
Terme opposé : doute
DOGMATISME :
Le terme vient du grec et latin “dogma” qui veut dire opinion ou doctrine.
– Sens ordinaire : c’est une rigidité intellectuelle des adeptes d’une doctrine, lorsque ceux-ci refusent d’envisager la discussion ou la remise en cause de ses fondements.
– En philosophie : c’est une position philosophique consistant a admettre que l’on peut atteindre puis démontrer des vérités certaines ou même absolues, notamment dans le domaine métaphysique.
Termes voisins : scepticisme.
Termes opposés : certitude, conviction, critique, doute, fanatisme, fidéisme, préjugé.
DOGME :
Toujours du grec et latin “dogma”, opinion, doctrine.
– Sens Théologique : c’est l’ensemble des positions caractéristiques d’une religion.
– Sens ordinaire : point de doctrine établi et considéré comme intangible et indiscutable dans une école philosophique ou religieuse, dans un courant politique, etc.
DOUTE :
Du latin “dubitare”, qui veut dire balancer.
– Sens ordinaire : état d’esprit provenant d’une absence de certitude.
– En philosophie : c’est une attitude réfléchie, volontaire et critique ; suspension du jugement devant ce qui se présente comme une vérité, afin de l’examiner et d’en mettre a l’épreuve le bien-fondé.
– En Épistémologie : selon Claude Bernard, c’est la qualité fondamentale de l’investigation scientifique, qui vise a ne pas prendre des conclusions momentanée des vérités absolues.
Termes voisins : embarras, hésitation, incertitude.
Termes opposés : certitude.